L’approche territoriale du projet Livelihoods – Araku #2 en Inde

Le projet Livelihoods – Araku #2

Un projet de territoire qui englobe les cultures nécessaires pour la sécurité alimentaire, la biodiversité et le développement économique

L’ambition du projet Livelihoods – Araku #2 est de convertir 18 000 hectares d’un seul tenant dans la vallée d’Araku à des pratiques agricoles durables. Le projet intègre non seulement la plantation d’arbres mais aussi de céréales et de légumineuses, de café, de fourrage et de bois de chauffe pour rendre les cultures des agriculteurs d’Araku plus résilientes.

En 2011, le Fonds Carbon Livelihoods et l’ONG Naandi ont mobilisé 25 000 agricultrices et agriculteurs Adivasis de la vallée d’Araku pour replanter 6 millions d’arbres afin de régénérer leur forêt et d’accroître leur sécurité alimentaire avec 18 variétés d’arbres fruitiers par hectare. Les agriculteurs ont été formés à des pratiques agricoles durables pour pouvoir prendre soin de leurs arbres et du sol tout en préservant leur écosystème fragile. Ils ont aussi appris à produire leur propre compost pour augmenter la fertilité du sol et à gérer les nuisibles et les maladies sans produit chimique. Cinq ans plus tard, les agriculteurs d’Araku ont réussi à produire un café biodynamique de grande qualité désormais vendu à travers le monde. Le premier projet Livelihoods – Araku concernait de petites parcelles réparties dans toute la vallée pour atteindre 6 000 hectares. L’objectif du projet Livelihoods – Araku #2 est de permettre aux agriculteurs de mettre en place des pratiques agricoles et de gestion des terres plus durables dans tous leurs systèmes de production. Le projet a été conçu conjointement par les agriculteurs, l’ONG Naandi et le Fonds Livelihoods pour rendre chaque culture plus efficace et durable.

6 000 ha déjà restaurés dans la vallée d’Araku depuis 2011
18 000 ha continus seront restaurés grâce aux 5 types de cultures à partir de 2019

Des céréales, des légumineuses et de l’agroforesterie pour assurer la sécurité alimentaire des Adivasis

Les Adivasis cultivent des céréales et des légumineuses sur les hauteurs de la vallée, avec des pentes d’environ 5%. Ces terres, érodées par les pluies, ont une très faible productivité. Une solution comportant 3 piliers sera mise en place avec le projet. Premièrement, des arbres (gliricidia, acajou, manguiers, goyaviers, cœurs de bœuf…) seront plantés en très forte densité sur les contours des parcelles ou avec de plus grands espacements pour réduire l’érosion du sol. Deuxièmement, le compostage, la culture sous couvert et la gestion des résidus des cultures augmenteront la teneur en matière organique du sol.  Un sol en meilleure santé sera plus productif et retiendra plus d’eau. Enfin, des clôtures traditionnelles seront réimplantées autour des champs pour éviter que les troupeaux ne viennent dégrader les cultures et la biodiversité.

Le café : colonne vertébrale de l’économie de la vallée

Le café pousse naturellement dans la vallée d’Araku. Grâce au projet, les agriculteurs vont recevoir gratuitement des plants de café afin de leur procurer une source de revenus pérenne. Les variétés de caféiers ainsi que les arbres d’ombrage et de haies seront plantés de manière cohérente à travers tout le territoire. Les agriculteurs recevront une formation pointue sur la culture biodynamique de café de grande qualité.

La production de fourrage pour la bonne santé des animaux et de l’écosystème

En moyenne, chaque famille de la région a 2 vaches et 4 chèvres. La plupart du temps, ces animaux divaguent librement et dégradent les cultures et la biodiversité. Dans le projet Livelihoods – Araku #2, les fermiers produiront des cultures fourragères dans les plaines. Ces plaines restent le plus souvent en jachère après la récolte du riz. La production de fourrage ne nécessitera par conséquent pas d’utilisation de surfaces aujourd’hui non-cultivées. La disponibilité de fourrage nourrissant permettra de limiter la divagation animale et de stimuler la régénération de la biodiversité.

Des forêts dédiées au bois de chauffe pour améliorer la vie des femmes et réduire la déforestation

Le bois est la source d’énergie principale des Adivasis. Les dernières années, leur forte dépendance sur la forêt pour se fournir en bois de chauffe a conduit à un déclin des surfaces boisées. De plus, les femmes passent de plus en plus de temps à aller chercher du bois. Par conséquent, les friches à proximité des villages seront utilisées pour cultiver des arbres à croissance rapide comme l’acacia. Le bois de chauffe sera ainsi à portée de main des femmes qui n’auront plus besoin d’aller couper des arbres ailleurs dans la forêt.

La reforestation pour accroître la résilience de la vallée et des communautés

Les producteurs de café seront encouragés à diversifier leur production avec des arbres pour régénérer la forêt et pour produire des fruits. Des canneliers, des girofliers, des muscadiers qui affectionnent le micro-climat de la vallée d’Araku permettront aux agriculteurs de disposer de nouvelles sources de revenus grâce à des épices de grande valeur. Ces arbres seront plantés sur les sommets dénudés des collines, des friches et des terres peu ou pas utilisées aujourd’hui.