BURKINA FASO : lutter contre la désertification & augmenter la sécurité alimentaire

Targets

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familles équipées de foyers améliorés (objectif)
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bénéficiaires (objectif)
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tonnes de CO2 évitées sur 10 ans (objectif)

Le contexte

Le Burkina Faso, pays enclavé au sud du Sahel, dispose de ressources naturelles limitées. La déforestation et la désertification menacent tout particulièrement le nord du pays, notamment en raison de la faible pluviosité. De plus, comme le bois constitue 80% des besoins énergétiques des communautés rurales, la déforestation s’en trouve accentuée. 17,5 % des forêts du Burkina Faso ont ainsi disparu entre 1992 et 2002.

Pour contribuer à renverser cette tendance, le Fonds Livelihoods apporte son appui à un projet de foyers améliorés et de transformation des pratiques agricoles. Le projet a un double objectif : d’une part réduire la consommation de bois et donc la coupe des arbres et, d’autre part, restaurer les surfaces plantées par des techniques d’agroforesterie qui permettent d’accroître les rendements et de mieux résister à la sécheresse. Le projet, qui concerne 150 000 villageois, sera soutenu par le fonds Livelihoods pendant 10 ans. Il est soutenu par l’Agence Française de Développement (AFD) (lire l’interview de Christophe Du Castel de l’AFD) et mis en œuvre sur le terrain par l’ONG locale tiipaalga, avec la participation de SOS Sahel, une ONG active sur l’ensemble du Sahel et du CIRAD, un organisme de recherche international.

Le projet

Grâce au travail de terrain de l’ONG Tiipaalga, le Fonds Livelihoods est en train d’équiper 30 000 familles de foyers à bois améliorés. Les foyers sont construits par les femmes elles-mêmes. Ils sont construits à partir d’un mélange de matériaux naturels et gratuits : le « banco » qui est composé, entre autres, de terre de termitière, de paille, d’eau et de crottin d’âne. Ces foyers consomment jusqu’à 60% moins de bois que les foyers traditionnels (3 pierres posées à même le sol). Ces foyers permettent donc de lutter efficacement contre le changement climatique tout en réduisant l’exposition des femmes à des fumées toxiques issues de la combustion. De plus, les femmes passent moins de temps à ramasser du bois et à cuisiner.

Le projet est déployé dans 9 communes englobant 222 villages dans les provinces de Bam et Loroum au nord du pays. Démarré en 2014, ce projet de 1,7 million d’euros permettra d’économiser 40 000 tonnes de bois et d’éviter l’émission de 689 000 tonnes de CO2 dans l’atmosphère sur 10 ans.

La particularité de ce projet est de proposer une solution 100% gratuite aux femmes. L’investissement du Fonds Livelihoods porte sur la formation des femmes à la fabrication des foyers. Un réseau de 2000 animatrices issues des villages du projet, a été formé par l’ONG tiipaalga pour enseigner les techniques de fabrication aux villageoises et les sensibiliser sur les impacts des foyers traditionnels sur leur santé et celle de leur famille. Ces animatrices assureront le suivi du projet auprès des femmes pendant 10 ans.

Depuis début 2016, avec l’appui de l’ADFD, le projet Livelihoods intègre la formation des agriculteurs de 30 villages à des pratiques agricoles simples et efficaces pour leur permettre de redonner de la fertilité aux sols, dégradés par la sécheresse, le surpâturage et l’érosion. Ces pratiques agricoles incluent le zaï, les cordons pierreux, la régénération naturelle assistée… Un système de « warrantage » est aussi mis en place avec SOS Sahel pour rendre les agriculteurs moins vulnérables aux fluctuations du marché et à la saisonnalité.

Par ailleurs, chacun des 30 villages du projet sera doté d’un jardin nutritif partagé. Ces jardins, entièrement gérés par les femmes qui reçoivent une parcelle de terre, des semences, des outils et un accès à l’eau. Ils contribuent à renforcer la sécurité alimentaire des villageois et à augmenter les revenus des femmes qui vendent l’excédent de leur production.

Impact social et environnemental

En plus d’avoir un réel impact sur la santé des femmes en réduisant leur exposition à des fumées toxiques et en améliorant leur vie quotidienne, ce projet améliore le statut des femmes dans leurs villages en les mettant au centre du dispositif. Comme le projet leur permet d’acquérir ou de maitriser la technique du « banco », les femmes peuvent elles-mêmes construire mais aussi réparer ou renouveler leur foyer à bois. Les 2000 animatrices du projet bénéficient d’un microcrédit autogéré qui leur permet de développer des activités génératrices de revenus comme l’engraissement des moutons.

Le projet renforce aussi la sécurité alimentaire des villageois dans une région où la malnutrition touche près de 20% de la population. Le renforcement des pratiques agricoles et la préservation des arbres, source de nourriture pour les hommes et les animaux, permettent aux familles d’augmenter leur production de nourriture tout en préservant leurs ressources locales.

Niveau de validation

Ce projet est certifié par Gold Standard.

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