Pourquoi la préservation de l’eau passe par un sol en bonne santé

Le lien entre l’eau, le sol et le carbone

On appelle la terre « la planète bleue » car l’eau couvre 70% de sa surface. Pourtant, 99% de l’eau sur terre est inutilisable par les humains et les autres êtres vivants. Seulement environ 0,3% de l’eau douce se trouve en surface, dans les lacs, rivières et marais[1], et le reste est sous terre. Comme l’eau douce provient principalement de la pluie, le premier élément qu’elle rencontre sur son chemin est le sol. La disponibilité de l’eau douce ainsi que sa qualité sont donc étroitement liées à la santé du sol.

[1] https://www.nationalgeographic.org/media/earths-fresh-water/

Sol dégradé : plus de ruissellement et d’érosion que d’infiltration.

Sol en bonne santé : une éponge qui augmente la disponibilité de l’eau pour les plantes et réduit le ruissellement et l’érosion.

La composition du sol peut varier énormément d’un endroit à l’autre. Toutefois, pour être en bonne santé et abriter la vie, il doit pouvoir retenir l’eau et les nutriments essentiels pour les plantes, les insectes, les vers, les champignons, les bactéries, etc. La matière organique est une composante indispensable d’un sol en bonne santé car elle agit comme un aimant pour les gouttes d’eau et les nutriments qui y sont attachés. Quand un sol est cultivé, les pratiques agricoles peuvent soit préserver cette matière organique, qui se concentre principalement en surface, ou l’épuiser à cause du ruissellement et de l’érosion. Un sol érodé se minéralise progressivement. Il perd de sa fertilité et de sa capacité à stocker l’eau. La matière organique est en fait du carbone. Un sol en bonne santé peut à la fois retenir plus d’eau et séquestrer plus de carbone et par conséquent apporter des réponses aux enjeux de l’eau et du changement climatique en même temps. Des pratiques simples, peu couteuses et reproductibles comme le compostage, le couvert végétal et l’agroforesterie peuvent améliorer la résistance du sol arable face à l’érosion et l’enrichir avec de la matière organique. Un sol maintenu en bonne santé grâce à des pratiques agricoles et de gestion du sol durables génèrent de multiples bénéfices sur la disponibilité et la qualité de l’eau.

  • La recharge des nappes phréatiques

L’eau de pluie qui tome sur un champ géré avec des pratiques agricoles durables met plus de temps à couler de l’amont à l’aval car elle rencontre une surface couverte d’arbres et de plantes différentes. Ainsi, l’eau a suffisamment de temps pour s’infiltrer dans le sol, réduisant le ruissellement et l’érosion. Comme la matière organique agit comme une éponge, une partie de l’eau y est stockée et redistribuée progressivement aux plantes. L’eau en surplus s’infiltre plus profondément dans le sol et va recharger les nappes phréatiques. La teneur en matière organique du sol peut être augmentée grâce à des pratiques très simples comme le compostage, le mulching, le sans labour… L’étude menée dans le cadre du projet Livelihoods – Mont Elgon au Kenya avec 30 000 fermes familiales a démontré que ces pratiques augmentent la teneur du sol en matière organique d’environ 1 tonne par hectare chaque année, ce qui conduit à environ 17 000 litres d’eau supplémentaires disponibles par hectare.

  • La qualité de l’eau et la préservation de la biodiversité

Comme les pratiques agricoles durables préserve la couche supérieure du sol, le ruissellement érode moins de terre arable. Par exemple, au Burkina Faso, les agriculteurs mettent en place des cordons pierreux le long des lignes de niveaux des champs, qui agissent comme des barrières pour ralentir le ruissellement durant les fortes averses. Au Kenya, les agriculteurs plantent des arbres le long des cours d’eau pour réduire l’érosion des sols et ainsi préserver les rivières et lacs des sédiments. La sédimentation affecte la qualité de l’eau et aussi la vie aquatique et la biodiversité.

L’agriculture est aussi cruciale pour préserver la qualité de l’eau potable. En développant une agriculture sans produits chimiques sur les zones de captage d’eau, les agriculteurs, comme ceux dans le projet Livelihoods – Caruanas au Brésil, travaillent pour la préservation à long terme de la qualité de l’eau de leur aquifère.

  • Action climatique et productivité des cultures

L’étude menée au sein du projet Livelihoods – Mont Elgon au Kenya a aussi montré qu’avec 1 tonne de matière organique en plus par hectare par an, un sol en bonne santé peut séquestrer 2,5 tonnes de CO2 en plus par hectare par an. Les arbres agissent à la fois comme des barrières anti-érosion et des sources de fertilisation naturelle pour les cultures. En plus, ils capturent du CO2 dans l’air pour grandir. Accompagner les agriculteurs dans leur transition vers des pratiques plus durables est donc un élément clé dans la lutte contre le changement climatique. Par ailleurs, si le sol est capable de stocker plus de carbone, donc d’eau et de nutriments, il devient plus fertile ce qui conduit à une hausse de la productivité et par conséquent à une meilleure sécurité alimentaire.

Partant de ce lien entre le sol, l’eau et le carbone, les projets des Fonds Livelihoods ont pour objectif de donner à des agriculteurs dans des communautés vulnérables les moyens et les connaissances nécessaires pour agir sur la préservation de l’eau, le changement climatique et la sécurité alimentaire à travers leurs pratiques agricoles. Et en conjuguant les forces d’entreprises privées, d’organisations publiques, d’ONG et de la société civile, ces projets peuvent toucher des centaines de milliers de personnes au Brésil, Mexique, Burkina Faso, Kenya…

Photo : Jurga Jo/ Adobe Stock.

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